vendredi 2 mai 2014

Milo Moiré, l'art pied de nez... Même et surout à Molières, c'est important!


L'art provoc (?) ça passe ou ça casse. Mais qu'est-ce qui est jugé ? L’œuvre ou l'artiste? Simple, mon chez Watson : quand il s'agit d'un homme, l’œuvre. Quand il s'agit d'une femme, l'artiste. Exemples


 
L'artiste

Alain Raviart: Je ne sais pas pourquoi, mais cela me fait penser à un livre "Anus Mundi" qui est un terrible livre sur les camps de concentration. Mais dans ce cas-ci, je ne vois pas le sens de cette affaire..
Michel Henrion: C'est le fondement de l'art qui a toujours été basé sur la provocation. 


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Pensées par Manzoni pour être vendues au prix de 30 grammes d’or, elles valent actuellement le prix de 3 kilos d’or.




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"Un exemple peut être admiré à Hong Kong, avec la sculpture gonflable "Complex Pile" de l'artiste américain Paul McCarthy (photo ci-dessous). Cette représentation de crotte de chien géante a déjà effectué plusieurs voyages à travers le monde, notamment en 2008 au Centre Paul Klee de Berne (Suisse). L'artiste Paul Mac Carthy sait aussi manier les excréments et l'autodérision.. " (Le HP)





puisqu'il a appelé cette œuvre "autoportrait" (même auteur)

etc etc etc ....

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 MAIS... POUR UNE FEMME CASFEPA!


 Peindre avec son vagin !!!! Jvoujur!!


La performance de Milo, bien innocente à côté de ces boîtes de merde qui fuient et explosent  est ... tout autrement saliée (je laisse! saluée) même par des "spécialistes" :  "Ça m'exaspère ces gens qui feraient n'importe quoi pour qu'on parle d'eux! D'ailleurs ça a déjà été fait.. Par.. Klein (?!) ce n'est même pas nouveau! Et puis, ça ne veut strictement rien dire.. (!).." Parfois on frise l'obscénité.
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/reaction-la-performance-de-milo-moire.html



Question aux pères lapideurs : le vagin est-il plus obscène que l'anus? Plus dégoûtant ? Bizarre, on n'aurait pas cru. Et pourtant le fait est là: le sexe des femmes dégoûte (en apparence et en public parce qu'en privé cépapareil). Il suinte des trucs immondes, il pue, il doit se planquer, (parfois il est mutilé, transformé en sexe d'enfant, cousu).. ça commence comme ça, par la honte... et tout le reste suit, on doit s'excuser d'être femme, tout le temps, se monter ultra performante pour faire oublier la tare, faire la danse du ventre pour ceux qui parfois ne nous valent pas.. Voir le dégoûté et le dégoûtant http://femmesavenir.blogspot.fr/2013/12/racisme-colonialisme-classisme.html
 Bravo à Milo de l'avoir dépassée, cette honte -car on la ressent toutes, forgées que nous sommes avec l'idée objectivement idiote mais qui rampe en nous sans même qu'on s'en aperçoive, que l'on "pue"- et la dépasser pour soi c'est la dépasser pour toutes..
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 LE DOSSIER


http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/quand-les-femmes-prennent-leur-corps-en.html

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Le dégoûté et le dégoûtant.
http://femmesavenir.blogspot.fr/2013/12/racisme-colonialisme-classisme.html

vendredi 31 mai 2013

Un pêcheur, sur la promenade.. et l'allégorie de la Caverne




 Sur la promenade...




un pêcheur



qui se plaint de ne plus trouver de poissons (!) Il incrimine les hérons, trop voraces, qu'il aimerait voir disparaître. Et la pollution aussi, difficile à ne pas voir ni sentir.






mercredi 29 mai 2013

Bébé huppe, comment le sauver? Quelques indications



Si vous en trouvez une tombée du nid, sachez qu'elle est tout à fait sauvable mais qu'il faudra la nourrir (et au début, la gaver, si elle a moins de 3 semaines et n'a pas acquis le coup de bec pour envoyer sa portion au fond du gosier -sa langue est trop courte-, ni même le réflexe de l'ouvrir toute seule lorsqu'elle a faim, son âge se voit à sa maladresse et à ses plumes, si elles sont encore en partie tuyautées, c'est un bébé de moins de 3 semaines et il faudra la gaver encore au moins dix jours) .. de mouches, insectes -morts, il faut les tuer-, asticots (son régal) morts également, il faut leur couper la tête (!), croquettes de chats ramollies et malaxées en boules, le top, c'est du coeur d'agneau dégraissé et coupé en petits morceaux.. ou de la viande hachée maigre bien dégraissée en cas d'urgence.. ou d'une pâtée spéciale oiseaux insectivores à 4,30 E le sachet (minuscule!)... et sachez aussi qu'elle mange presque la moitié de son poids/jour de ces mixtures (toutes les 3 h). Pas d'eau, l'alimentation la lui apporte, pas d'insectes vivants, sa salive et ses sucs gastriques ne lui permettent sans doute pas encore de les détruire et c'est eux qui risqueraient de la dévorer. Il faut lui ouvrir délicatement le bec (elle se débattra, c'est normal) avec un ongle ou un petit couteau, le tenir largement ouvert comme un entonnoir et lui envoyer la boulette ou les morceaux tout au fond, quitte à pousser légèrement si ça accroche, ne pas avoir peur, il faut que ça rentre! Soit avec une pince à épiler, soit avec les doigts ou un ongle. 

Attention au moment où elle va savoir voler, ça ne prévient pas, et éviter les chiens ou chats à côté. Si elle décide de se percher au sommet d'un arbre, surveillez la, elle risque de revenir et de se balader au sol (elle n'aura sans doute plus peur des hommes ni de rien et sera donc très vulnérable) !! 

Pour éviter de l'apprivoiser, (c'est une espèce protégée qu'il faudra relâcher dès qu'elle sera suffisamment forte et autonome) il faut seulement la nourrir et la remettre en cage dès le repas fini, sinon il sera dangereux de lui rendre sa liberté, même juste pour une balade. S'il fait froid, mettre du foin (jamais de coton ou de textiles) et introduire un petit carton assez fermé dans la "cage", la cage étant aussi bien une caisse de transport pour chat ou chien si elle a une porte grillée (toujours exposée au soleil et à l'abri du vent, voire isolée de couvertures) pour qu'elle puisse se blottir.. ou la rentrer la nuit si elle n'est pas suffisamment plumée... mais il faudra alors la ressortir le matin tôt de sorte que ses parents puissent éventuellement la nourrir. La cage doit être bien haute voire suspendue contre un mur si possible. Posez un appui -une branche, une planchette- juste devant pour que les parents puissent s'y tenir, le tout hors d'accès de chats-chiens qui risquent de les crocher au moment du nourrissage. (Affairés, il prennent tous les risques.) Ici un lourd barbecue en fonte haut sur pattes où aucun matou ne peut grimper, pas plus que sur l'arbuste aux banches souples d'à côté est au poil ce qui convient. Courage. Elle mange toutes les 3 heures. On voit en dessous du sternum un creux qui ne doit pas être trop important, signe alors d'insuffisance alimentaire.

vendredi 17 mai 2013

Les coïncidences extraordinaires





Que l'épouse du Ministre du travail (Woerth) ait été engagée à prix d'or comme collaboratrice par Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune Bettancourt, par ailleurs donateur de premier plan pour la campagne présidentielle de Sarko (et ensuite décoré par le ministre du budget -!- de la légion d'honneur) ne POSE STRICTEMENT AUCUN PROBLÈME AU PARQUET DE BORDEAUX. Qu'on se le dise, il y a parfois dans la vie des coïncidences extraordinaires.


vendredi 26 avril 2013

Médiapart, à Molières comme ailleurs


De grosses, énormes affaires, très vendeuses.. et très importantes certes... Mais où sont toutes les autres, minimes apparemment à la mesure des premières, mais qui nous pourrissent aussi la vie? A nous de les traiter. Par et avec eux.   

Montalet. Les riches heures du duc de Berry

Le servage n'est pas tout à fait révolu à Molières

Gens de Molières





Le buraliste, un copain... et Michelle Ribot, 
en arrière fond. Future Maire ? Les hommes ont "fait leurs preuves" (lien avec SOS Cèze!) Mmm? Aux femmes de les faire à présent.

Montalet, un scoop!

Un scoop aujourd'hui : le temps du servage n'est pas révolu ! Contrairement à ce qui est dit partout et parfois même écrit, le château actuellement restauré à grand renfort de subventions* et de sueur de bénévoles, donc avec notre argent, ne sera jamais la propriété du village ou de la région. Le contrat de bail bétonné comme rarement au bénéfice du bailleur, mentionne explicitement qu'au terme du bail, il reviendra à ses propriétaires avec tous les aménagements qui y auront été effectués, sans aucune contrepartie, aucune obligation vis à vis de la Commune comme c'est d'usage (visites gratuites ou dont les bénéfices vont à part égale à la région et à lui-même) aucune réelle obligation donc autre que de laisser le site "ouvert" au public sans précision (notons que si les propriétaires décident d'y faire des chambres d'hôtes, un restaurant, une galerie d'art etc... le lieu sera considéré comme ouvert au public.) Servage pas aboli (lien) !
 
*De grosses sommes sont ainsi régulièrement englouties alors que dans le village les égouts se déversent... comme vous savez (voir articles suivants ou http://sosceze.blogspot.fr.) Cela aurait pu être tolérable si à terme le château, comme cela est fautivement dit et répété ! revenait au village ; ça ne l'est pas dans de telles conditions. Question : ceux qui ont signé ce bail bétonné à l'américaine l'ont-ils lu avant?

Le temps du souvenir
















Le temps du souvenir

jeudi 28 février 2013

La Cèze en clips (le 6ième)




Cliquer sur le feu rouge pour voir tous les clips des bords de Cèze à Molières. Vous qui aimeriez laisser à vos/aux enfants une rivière où ils puissent se baigner comme nous autrefois -pour certains d'entre nous- faites en autant partout !!! 






"Sosceze" collige en vidéos datées au jour le jour les travaux effectués [car tout change vite en ce moment].. mais qui pour l'instant semblent surtout du camouflage : aux endroits cruciaux, les égouts ne sont plus à ciel ouvert mais récoltés dans des fosses enterrées dans le lit de la Cèze, sous l'eau dès qu'elle monte [et s'y déversant?] Plus discrètement en tout cas. Mais ailleurs [sous la passerelle (!)] hors vue mais détectables à l'odeur, il y a toujours des déverses directes. La pétition (lien)







 

lundi 4 février 2013

La beauté est ce que l'on en fait.. Dire, ne pas dire ou dire à demi, that's the question !

Une critique d'un lecteur qui me touche car je me l'étais faite à moi même: ce blog donne de Molières une image noire qui blesse les gens*. Il est vrai qu'il s'est infléchi au fur et à mesure de rencontres et de ballades dans un sens qui n'était pas celui du départ [la recherche de mes souvenirs d'enfance], un sens plus réaliste, à la Zola (lien). Mais cacher sa relative déshérence ne revient-il pas à l'accepter comme naturelle, la laisser perdurer et tromper par défaut le lecteur? Ne faut-il pas montrer ce qui est et non ce que l'on voudrait qui soit, précisément pour conduire des décideurs [qui ont peut-être d'autres soucis] à faire que cela le devienne? Édulcorer n'est-ce pas admettre? Se résigner? Les gens ne méritent-ils pas mieux?  
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Il est remarquable -et parfaitement normal- que par pudeur [même et surtout si on en souffre] on soit parfois le premier à vouloir taire une situation injuste qui vous est infligée et qui vous blesse. La victime se fait alors complice de ceux qui par indifférence ou méconnaissance en sont la cheville ouvrière [et parfois en profitent.] Tout le monde l'a ressenti, je l'ai ressenti aussi (lien). Le système présentant de la réalité une image souvent enjolivée [tronquée] nous amène tous à éprouver une honte inappropriée parce que nous croyons être seuls [ou un tout petit groupe**] à vivre ces situations alors qu'en réalité, tout le monde les vit et tous, se croyant "seuls", se taisent identiquement. Chacun a peur ; se défausser c'est risquer d'être pointé comme différent, d'où le silence... C'est donc ce sentiment fautif d'opprobre et d'isolement qu'il faut vaincre ou plus exactement dont il faut prendre conscience qu'il est une intox a contrario.

  La honte doit changer de camp et retourner à ceux à qui elle revient de droit, aux divers pouvoirs qui ont infligé, laissé perdurer, toléré ou ignoré ces situations. 


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La beauté est ce que l'on a en sa mémoire




 Le réel, que vous voyons à travers le souvenir
 
La beauté est ce que l'artiste en fait ; ce que le poète en fait (lien) ; ce que tous nous en faisons mentalement par nos émotions; et pour moi [même poignant] ce village dans ma mémoire demeure beau, poétique agréable et joyeux. Car aux perceptions immédiates se mêlent indissociablement le passé et l'émotion qui s'y rattache, sans que nous ne nous en apercevions. Mais il faut qu'il le devienne vraiment, pas seulement dans des souvenirs à demi émergés de cette recherche personnelle du temps perdu et particulièrement de Lydie qui l'avait choisi contre les paillettes de la ville de l'Est où elle aurait pu devenir femme de notable à la vie autre. Et pour cela, d'abord dire, montrer.. Ce n'est pas difficile et c'est nécessaire. HL  

*Mais il conclura cependant la brève conversation en observant qu' "autrefois, les maires habitaient le village, pas à psent.
** C'est ce que l'on pourrait appeler le "phénomène du ghetto". 

dimanche 3 février 2013

La recherche du temps perdu. La madeleine (Proust) version Molières

La chambre de la "tante Léonie" à Combray
 (Proust "La recherche du temps perdu")



Extrait. "II y avait déjà bien des années que, de Combray, rien n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère me proposa de me faire prendre un peu de thé. Et bientôt, accablé par la morne journée je portai à mes lèvres une cuillerée où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. A l'instant même où la gorgée mêlée des miettes toucha mon palais, je tressaillis. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans que je n’en sache la cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire de la même façon qu'opère l'amour. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? liée au goût du thé et du gâteau, elle le dépassait infiniment. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit, dépassé par lui-même ; chercher ? pas seulement : créer. Mon esprit est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser puis faire entrer dans sa lumière. En moi quelque chose se déplace, voudrait s'élever, désancré d’une grande profondeur ; je ne sais ce que c'est, mais cela monte lentement ; et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray, quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son thé. La vue de la madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; mais, quand d'un passé ancien, rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore comme des âmes portant sans fléchir l'édifice immense du souvenir..." 

 Translation in english here (link)

dimanche 9 décembre 2012

Pays miner en Cévennes, images

lundi 18 avril 2011




J'ai longtemps haï le charbon, la mine, la silicose, à force de voir ces hommes de 40 ans soufflant leur vie à l'arrachage, au "travers banc" (ceux qui "remontent blancs" comme dit le poète), la silice étant bien plus dangereuse que le charbon qui noircit mais ne casse pas les alvéoles pulmonaires, j'ai toujours haï l'argent gagné (en effet relativement important pour un travail d'ouvrier) à ce prix, les sirènes d'accident hurlant la nuit, le câble qui a claqué un jour dans le visage de mon père (pas de suites ni même de trace), les petits matins glacés d'hiver lorsqu'il faisait encore nuit et que je l'entendais prendre son vélo, passant "le remblai" pour se rendre au carreau, les lampes elles mêmes accrochées dans la salle des "pendus" (pour vérifier que tout le monde était remonté en cas de coup de grisou), les mutilés qui erraient dans le village, mornes, se sentant inutiles, indemnisés (mal), installés au troquet, et parfois dérivant vers l'alcool... les femmes trop bien habillées qui payaient leur élégance des poumons de leur mari etc... et cependant ce n'était pas une enfance malheureuse ; les fêtes, les bals, les troquets ouverts nuit et jour, la vie culturelle, le ciné club, le cosmopolitisme, les magnifiques jardins ouvriers en bord de rivière luxuriants dans la fraicheur du limon, l'école où ma mère régnait en hussarde noire, et Mademoiselle Dalverny, la jeune maîtresse, pour moi la plus belle femme du monde, qui me fit "passer" du CP au CE1, puis du CE1 au CE2 la même année, elle aurait continué joyeusement mais Lydie [sa supérieure!] l'arrêta sec, refusant, selon sa formule "d'avoir procréé un petit singe savant de laboratoire" et la jeune instit s'aligna. On ne s'opposait pas à Lydie. Seul Gustau (lien avec "Les lettres à Lydie) s'y était essayé avec un certain succès peut-être mais il était un héros de la résistance, il fallait au moins ça.



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Lydie Brahic-Larrivé en 51, ma mère, un visage parfait, ce qu'elle n'ignorait pas (!) et un caractère qui l'était moins.. Elle ne sut pas être une mère -comme moi plus tard- ou à temps très partiel, tout en m'aimant à sa manière, marquée par la guerre et la mort sous la torture de Gustave Nouvel dont elle avait dû reconnaître le corps au Puits de Célas (lien) en 44. Elle avait 25 ans. Je ne l'ai su qu'après sa mort, 45 ans après, en 1999. Personne ne m'en a jamais soufflé mot alors que tout le monde le savait -qui dira que les gens bavardent?- Les cévenols se taisent jusqu'à la veille de la mort -c'est alors qu'elle m'a parlé des "documents au grenier dans le cache qui m'intéresseraient", c'étaient les lettres de Gustave et toutes sortes de documents sur la résistance- je ne voulais pas voir pas que c'était la fin. Victime collatérale de la guerre, comme moi et sans doute mon père.










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Oui j'ai haï la mine comme tous, un mélange de rancœur et de magnétisme quasi hypnotique, les lumières le soir qui ensuite m'évoquèrent la ville, cette armée d'hommes courageux, silhouettes dans la demi ombre qui veillaient sur nous, sur tous, extrayant l'or qui nous chauffait, nous transportait par rail, route, bateau... Et je l'avoue, lorsqu'elle a fermé, je m'en suis réjouie sans le dire. Pour mes copains qui y étaient voués comme un fatum et qui allaient devoir se reconvertir, étudier... et vivre plus vieux, fût-ce plus pauvrement.


Pelé à présent, le crassier dont le feu souterrain a détruit toute végétation
Mais par rapport au nucléaire ! la mine certes tuait, mais ne tuait que ses serviteurs-esclaves, polluait, mais ne polluait que les villages où les ménagères se plaignaient que leur linge ne pusse jamais être blanc quels que soient leurs efforts de lavandières, à la Cèze dès potron minet, avec brouette et battoir... une pollution minime quoique bien visible, résorbée [du moins le croyais-je lorsque j'écrivis ceci car j'ai changé d'avis à présent] par la nature sans -presque- de traces... si ce n'est un crassier (ainsi appelle-t-on ces montagnes de déchets de poussières de charbon ça et là qui, ensuite plantées de pins, ont parfois fière allure) un crassier qui à Alès s'est mis bêtement à flamber et continue depuis quatre ans quoique l'on fasse, cela peut durer 10 ans ou davantage dit-on  (voire d'après un pessimiste, exploser) car le feu vient du fond de la terre et reprend ailleurs dès que l'on croit l'avoir vaincu. Un spectacle grandiose mais dangereux les nuits d'hiver où le sol s'illumine de ça de là, crépitant et rougeoyant comme un feu d'artifice au raz de la terre.



L'Ermitage à Alès, avec ses ex votos et ses suppliques pour les mineurs

Ces trésors existent encore, abandonnés comme Molières, comme d'autres villages, par facilité, au nom du "modernisme", de la rentabilité, de la pollution (!) voire, plus hypocritement, de la santé... et à présent, il faudrait les utiliser à nouveau... d'urgence.